Phoenix
1945. Berlin est dévastée. Ue jeune femme, aux allures de momie, attend non pas une reconstruction, mais une reconstitution ( le terme est d'importance) de son visage. Elle est juive et a réussi à réchapper aux camps de concentration. Elle veut retrouver son mari, Johnny, qui, selon une de ses amies, l'a dénoncée.
Elle le retrouve assez vite, déambulant dans les ruines, dans un club de musique : Phoenix. Il ne la reconnaît pas, mais trouve qu'elle ressemble à son épouse morte, forcément morte. Il l'engage donc pour pouvoir récupérer son héritage. Elle accepte donc de vivre avec lui et de réinterpréter, de reconstituer pour lui cette femme qu'elle était avant la guerre.
Ce film est tout imprégné des chansons de Brecht. On y retrouve également des allusions à Vertigo de Hitchcock et à la pièce de Pirandello intitulée Comme tu me veux, drame poignant sur les identités perdues dans la guerre, le désir et le doute. Phoenix est un très beau film qui prend son temps et qui vvous invite à réfléchir aux destructions d'après guerre ainsi qu'à la problématique de l'identité.
D'ailleurs, sur l'identité que l'on fait souvent résider dans le visage, deux conseils de lecture : L'Identité de Milan Kundera, qui est une promenade romanesque et philosophique sur ce concept et Le baiser d'Isabelle de Noëlle Chatelet, sur la première greffe de visage faite en France.